Ni tapes, ni fessées

Dans notre mode d’éducation, nous ne tapons ni ne donnons de fessées à notre fille. C’est vraiment très important pour moi. Pendant, un temps, mon mari disait qu’une petite tape sur la main, ça ne fait pas de mal. Moi je ne suis pas d’accord et je lui demandais comment il réagirait si à chaque fois qu’il faisait quelque chose qui me déplait, je lui tape sur la main. Sur le moment, il m’a dit que ça n’avait rien à voir mais je pense que l’idée a suivi son cours car je ne l’ai plus revu taper notre fille.

Avant d’avoir ma fille, je ne me suis pas vraiment posée la question de savoir si j’allais donner la fessée ou non à mes enfants. J’entendais souvent ma mère parler d’autres enfants qu’elle qualifiait de mal élevés et agités car leurs parents ne les tapaient pas. J’étais un peu d’accord avec elle puisque je n’avais pas d’autres exemples que le mode d’éducation de mes parents. Et oui, chez moi, quand j’étais petite, ma mère nous donnais la fessée et c’était des fessées qui faisaient mal. Je me souviens encore de l’épée de Zorro comme on l’appelait avec mon frère qui servait à ma mère à nous corriger quand elle l’estimais qu’on n’était pas sages. Je me souviens aussi d’avoir décidé un jour avec mon frère de jeter cette épée et depuis nous n’avions plu eu de fessée avec cet instrument. Je ne pense pas que ma mère était méchante mais elle a dû reproduire ce qu’elle a vécu aussi. A son époque et dans notre culture asiatique, il me semble qu’il fallait donner des fessées pour bien éduquer les enfants. Je me souviens aussi d’avoir demandé à ma mère de me taper sur les doigts avec une règle quand je ne rapportais pas de bonne note. Aujourd’hui, je me demande pourquoi j’ai fait cela. Comme si le fait de me frapper allait me rendre plus forte en classe.

Je me souviens aussi que ma mère nous grondait très sévèrement quand avec nos petites mains, nous reversions sans le faire exprès notre verre d’eau par exemple. Et je me souviens qu’un jour, mon père, après que ma mère ait renversé son verre, lui a demandé pourquoi elle engueule tout le monde quand on renverse un verre alors que quand elle le fait, elle se contente de rigoler. Ce fut une révélation pour moi et je revois cette scène à chaque fois que je suis à 2 doigts de gronder ma fille.

Voilà ma relation avec les fessées et les punitions qui a dû faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Grâce ou à cause de cela, j’ai choisi de donner une éducation non violente à ma fille. Je suis bien sûr comme tout le monde. Dès que ma fille renverse son verre, j’ai tendance à vouloir sortir de mes gongs, en pensant qu’il va falloir tout nettoyer. Mais très vite je me ressaisis en pensant qu’elle n’a que 2 ans et ne maitrise pas encore tous ses geste et en plus elle ne l’a pas fait exprès. Je lui dis simplement de faire attention à ce qu’il y a sur la table.
Je ne cautionne pas du tout les fessées car je ne vois pas pourquoi on doit faire mal pour apprendre quelque chose. Imaginez qu’on vous tape à chaque fois que vous faites mal votre travail. Et comment apprendre à nos enfants à ne pas taper les autres si nous mêmes on ne lui donne pas le bon exemple ? Pourquoi serait-il le seul à subir les tapes alors qu’il n’a pas le droit de taper les autres. Il faut qu’on respecte son corps pour qu’à son tour, il respecte les autres.

Je pense arriver à ne pas donner de fessées. Jusqu’à présent je n’ai pas ressenti l’envie de le faire. Par contre, j’ai encore du mal à maitriser mes colères parfois. Quand je sens que cela ne va pas, j’essaie de m’isoler. En plus, je dois lutter contre mon entourage. Je ne veux pas non plus que les autres touches à ma fille. Ma mère a donné quelques tapes à ma fille quand elle était plus petite et elle me l’a dit presque fièrement. J’ai été très en colère contre moi-même de n’avoir pas eu le courage de lui dire que je ne voulais pas qu’elle le fasse. Mais mon attitude a dû lui faire comprendre car elle n’a pas recommencé.

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