J’ai consulté un pédopsychiatre

Mardi, j’avais rendez-vous avec Agnès, la pédopsychiatre rattachée à la crèche de ma fille. Ce qui est bien avec la crèche est qu’on est super bien entouré. Il y a une pédiatre qui passe dans les sections 2 fois par semaine et une psychiatre pour nous écouter et surveiller le comportement de certains enfants en fonction des remarques des auxiliaires.

J’ai demandé à rencontrer à psy pour la 2ème fois en 3 ans de crèche. La 1ère fois c’était quand mon bébé avait moins d’un an. Elle ne mangeait pas beaucoup et ne prenait pas beaucoup de poids. Une maman d’une autre petite fille qui ne mangeait pas beaucoup m’avait conseillé de voir la psy car pour elle, cela l’avait beaucoup aidé. A cette époque, la psy avait vu ma fille et m’a dit qu’elle n’avait pas de problème particulier et qu’elle mangeait avec plaisir. Elle devait avoir un petit appétit tout simplement. Elle m’avait aussi conseiller de lâcher prise et laisser ma fille manger comme elle voulait, sans la forcer, ni la supplier. Quelques temps après, les repas étaient devenus plus agréables et bébé semblait mieux manger. J’ai l’impression que cette séance de psy avait fait plus de bien à moi en fait.

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Cette fois ci j’ai vu la psy parce que je voulais qu’elle vérifie que tout va bien chez ma fille. Je trouvais qu’elle avait des comportements bizarres comme la crainte d’être touchée par les autres enfants du même âge. Elle avait des moments où elle était agressive avec les nouveaux arrivés dans la crèche et chose que j’ai découvert, elle ne parlait pas du tout à la crèche. On n’entendait pas sa voix. J’ai été mise au courant quand l’une des auxiliaires m’a dit qu’elle l’a enfin entendu dire un mot. Comment ça ? Je ne savais pas qu’elle ne parlait pas alors qu’à la maison c’est une vrai pipelette. Et quand je vais la chercher à la crèche, dès qu’elle me voit, elle se met à pleurer comme pour me faire passer un message.
En plus depuis septembre, elle se réveille souvent la nuit ou très tôt le matin (genre 4h) en pleurant. Elle fait aussi de l’eczéma. Tout cela fait que je me suis demandée si elle était heureuse d’aller à la crèche et si tout allait bien de manière générale. J’ai donc appelé la psy pour prendre rendez-vous. Avec les vacances et nos plannings compliqués, on avait rendez-vous seulement 1 mois après.

Entre temps, je ne sais pas ce qui s’est passé mais y a eu un déclic. Ma fille semblait plus épanouie. Elle joue avec les copains sans avoir peur qu’ils la touchent. Elle s’est mise à parler et est très à l’aise avec tout le monde. Elle fait moins d’eczéma et ne pleure plus quand je vais la chercher. Elle s’est transformée. Les nuits se passent beaucoup mieux aussi même si ce n’est pas toutes les nuits.

Du coup, quand j’ai vu la psy hier, je me suis dit qu’elle allait me prendre pour une mère qui invente des problèmes qui n’existent pas. Elle m’a dit avoir vu ma fille dans sa section assez brièvement car elle l’a trouvée vraiment épanouie et heureuse de vivre. Je lui ai parlé de ce déclic et elle m’a dit que c’est souvent comme ça que cela se passe. Quand le parent prend l’initiative de contacter un spécialiste, c’est qu’il a déjà bien réfléchi sur le sujet et qu’il s’est passé quelque chose dans sa tête. Il a déjà fait 80% du travail. L’enfant le ressent et tout peut changer. Elle m’a dit que nous les parents et surtout les mamans, nous avons besoin de tout maitriser or un enfant surtout entre 2 et 3 ans, on ne peut rien maitriser chez lui. C’est la période de la 1ère adolescence. L’enfant passe du statut du bébé à la petite fille. Il se passe tellement de chose dans sa tête qu’il a peur de tout. C’est la période où il fait sa place dans la maison, la famille mais aussi à la crèche. Il est enfin MOI et il le revendique, même si souvent il a encore besoin de faire le bébé.

Ma fille a eu le déclic quand elle a senti qu’elle avait sa place. Elle était elle.

Dans cette période des 2-3 ans, les enfants ont peur du tout : du loup, de la sorcière, du chien, du bruit autour … Il a du mal à quitter les parents pour aller dormir le soir car il a peur de ce qui se passe sans lui. Il a besoin de savoir qu’il retrouvera les parents après. C’est un période où les émotions sont exagérées.
Les parents doivent être à leur écoute et les rassurer. Ne pas les pousser à faire ce qu’ils ne veulent pas faire. S’ils ont besoin de quelques minutes pour se sentir rassurer avant d’aller jouer avec les autres au parc, il faut leur laisser le temps.
Il faut également faire attention aux étiquettes qui peuvent renfermer l’enfant dedans. Par exemple, ne pas dire que c’est un enfant qui ne parle pas ou qui est timide car il aura peur de parler en pensant que cela va détruire son image et donc qu’il n’existera plus.

J’adore discuter avec la psy. Elle est vraiment géniale car elle analyse le comportement des enfants, nous donne des repères par rapport à l’âge et tout ce qu’elle dit explique bien ce que j’ai remarqué chez ma fille. On est vraiment dans l’analyse. C’est mieux que de parler avec un autre parent ou la famille qui ont tendance à comparer avec leurs enfants alors que dans ce moment j’ai besoin de parler de mon enfant et pas des leurs. –>

0 comments

  1. Lune says:

    C'est vrai que c'est pratique d'avoir un psy sous la main comme ça. Je me vois mal faire la démarche d'en rencontrer un dans son cabinet mais si mon fils avait été dans une crèche avec un psy, je pense que j'aurais fait comme toi pour trouver certaines réponses à mes questions.

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